Lait Le marché s'éclaircit
La Commission européenne n'en doute pas : le redressement des cours de la poudre de lait écrémé et du beurre, annonce celui du prix du lait.
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« Quand les conditions de marché s'améliorent, les prix des produits laitiers sont les premiers à progresser, avance Bruxelles dans ses prévisions publiées le 6 octobre 2016. Cela pourrait conduire à un redressement du prix du lait à la production après quelques mois et plusieurs industriels ont annoncé des augmentations pour septembre. »
La Commission européenne ne s'aventure pas à chiffrer l'ampleur ou la durée de la reprise. Elle rappelle que la météo pourrait jouer les trouble-fêtes. « L'an dernier, la pousse prolongée de l'herbe a conduit à une production supplémentaire inattendue au quatrième trimestre. Jusqu'à maintenant, les conditions climatiques sont particulièrement favorables à l'herbe en Irlande, au Royaume-Uni et au Portugal. »
La collecte augmente de 0,6 % en 2016
Dans ses prévisions, Bruxelles tient compte des réformes de vaches, qui ont été particulièrement fortes au Danemark, en Pologne, aux Pays-Bas en République tchèque ou au Royaume-Uni. Si ces abattages n'entraînent pas un déclin de la collecte danoise ou néerlandaise, Bruxelles table sur une baisse du cheptel en décembre de 0,5 % dans l'UE à 15 par rapport à l'an dernier.
Le recul du cheptel serait plus important dans les 13 autres États membres : de l'ordre de 3,5 %. Combinée à l'aide à la réduction de la production financée par l'UE, la baisse des effectifs déboucherait sur une chute de la collecte de 2 % au second semestre de adad2016 par rapport à son niveau de 2015. Sur l'année, la production européenne serait supérieure de 0,6 % par rapport à 2015.
« Les premiers mois de 2017, les livraisons pourraient rester inférieures à celles de 2016, mais pas les mois suivants d'autant plus que le prix du lait progresserait. En 2017, la Commission table sur une croissance de la collecte de 0,5 %. »
370 000 t de poudre de lait à l'intervention
Les offres de poudre de lait écrémé à l'intervention ont cessé à la mi-septembre. Les stocks d'intervention approcheraient 370 000 t en fin d'année. La moitié de ces réserves s'est constituée en trois mois : avril, mai et juin, au moment du pic de collecte. Et pendant les sept premiers mois de l'année, les exportations mondiales de poudre de lait écrémée ont reculé de 8 %.
« L'UE reste le principal exportateur avec 34 % des exportations mondiales mais elle a perdu des parts de marché au bénéfice de la Nouvelle-Zélande (25 %) et des États-Unis (30 %). Les exportations européennes, 17 % en dessous de l'an dernier sur les sept premiers mois de 2016, pourraient rebondir, mais pas assez pour rattraper leur niveau de 2015. Elles sont attendues en baisse de 10 % par rapport à l'an passé, à 621 000 t. »
Plusieurs inconnues pour 2017
Plusieurs inconnues subsistent concernant le développement du marché en 2017, en particulier sur la quantité de lait qui sera orienté vers la fabrication de poudre de lait écrémé lors du pic de collecte. Cela pourrait mettre les prix européens sous pression. La Commission s'attend à ce que davantage de lait soit orienté vers la fabrication de fromage, la demande intérieure et à l'exportation étant soutenues.
La production de poudre de lait écrémé en 2017, à 1,5 million de tonnes, reculerait de 6 % par rapport à 2016. Elle approcherait son niveau de 2015. Les exportations pourraient rebondir de 18 % pour atteindre 733 000 t. Malgré ces perspectives favorables, il ne semble pas y avoir de place pour le déstockage en 2017.
Demande soutenue en beurre et fromage
La demande solide en beurre et fromage se confirme mois après mois. Jusqu'en juillet, la production communautaire de beurre a progressé de 9 % par rapport à 2015 du fait de la croissance de la demande intérieure et à l'exportation (+12 %). En 2016, la production est attendue en hausse de 3 %, les exportations de 25 % et la consommation intérieure de 2 %.
Du côté du fromage, la production européenne augmenterait de 1 % en 2016, et un niveau de croissance identique est attendu pour 2017. Jusqu'en juillet, les exportations européennes ont augmenté de 13 %, portées par des ventes soutenues vers les États-Unis et des envois plus importants vers le Japon, l'Arabie Saoudite, et l'Algérie. Sur la même période, les échanges mondiaux ont progressé de 5 % et l'Europe a augmenté ses parts de marché de 4 % pour atteindre 47 %.
Du fait du recul des disponibilités jusqu'en fin d'année, les exportations augmenteraient de 9 % en 2016, revenant à leur niveau de 2013, quand la Russie absorbait 30 % des exportations européennes. En 2017, une augmentation supplémentaire de 2 % conduirait l'UE à exporter près de 800 000 t de fromage.
Le lait de consommation toujours à la peine
En revanche, la consommation de lait de consommation continue de décliner dans l'UE. Durant les sept premiers mois de l'année, elle a chuté de 2 %. Les ventes au détail baissent dans plusieurs pays à l'exception du Royaume-Uni.
Sur la même période, les exportations ont explosé de 40 %, mais elles ne compensent pas la chute de la consommation intérieure qui atteint 1,1 %. Jusqu'en juillet, les ventes dans les pays tiers ont explosé de 30 % par rapport à 2015, mais elles ralentiraient sur les derniers mois de l'année. Au final, Bruxelles prévoit pour l'année 2016, des exportations 30 % au-dessus de leur niveau de 2015.
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